quarta-feira, 8 de dezembro de 2010

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perdão pelo meu francês... rsrs... mas o tema é tão apaixonante pra mim, que estou transcrevendo do site "oficial", uma das melhores fontes que já achei na rede sobre essa grande mulher, de um período histórico em que nunca as mulheres eram suficientes para saírem dos bastidores... foi Rainha dos dois grandes maiores reinos da sua época, desafiou o Papa como instituição política... enfim, Eleonor foi tudo... ei-la aqui, no original:  (ehmm, bien, oui, Je peux lire un peu et compris une bit, une petit de français qu'il suffit.)

Un mystère auréole la naissance d’Aliénor, fille du Duc d’Aquitaine Guillaume X et petite fille de Guillaume IX le Troubadour.
La future reine de France puis d'Angleterre vient au monde en 1122 ou en 1124, dans un lieu resté indéfini. Est-ce à Poitiers, à Bordeaux ou encore à Nieul-sur-Autise, là où sera ensevelie sa mère Aénor de Chatellerault alors qu'Aliénor n'a que six ou huit ans ?
Une tradition extrapolée à partir d’une charte, mais établie aujourd’hui comme un faux document, propose également le château de Belin dans les Landes.
De 1122 à 1137, son enfance se déroule dans une cour féodale sans doute rude mais largement éprise de poésie. Guillaume X d’Aquitaine maintient à l’égard des troubadours et des jongleurs gascons le large mécénat voulu par son père.
Parmi eux, Cercamon (ou Cherche-Monde), jongleur de Gascogne est un protégé du prince troubadour ; ils partagent des joutes poétiques qui adoucissent singulièrement l’austérité du palais ducal de l’Ombrière à Bordeaux ou de celui de Poitiers, sièges du duché d’Aquitaine.
Aliénor sort de l’ombre en 1137, à l’âge de 13 ou 15 ans, à l’occasion de son mariage avec l’héritier du roi de France, le futur Louis VII.
Ce mariage est négocié dans la hâte par Suger, abbé de la basilique royale de Saint-Denis, la mort subite du père d’Aliénor exigeant de placer sans tarder l’héritière du duché sous la protection d’un puissant seigneur.
Leur union est célébrée le 27 juillet 1137 dans la cathédrale Saint-André de Bordeaux.
Quelques jours plus tard, le 1er août 1137, s’éteint le roi de France Louis VI  le Gros qui laisse son royaume au jeune époux. Sur le chemin de Paris, la première escale du couple royal est le château de Taillebourg où Aliénor et Louis VII se retrouvent seuls pour la première fois.
Le 8 août, c’est à la cathédrale de Poitiers qu’a lieu le couronnement ducal suivi d’un banquet dans la grand-salle du palais.
Les premières années parisiennes dans le palais de la cité sont sans doute inconfortables pour la jeune princesse, étrangère par sa langue et sa culture à une cour où la reine mère, Adélaïde de Savoie, tient encore une place importante. Par ailleurs, le rôle de protecteur qu’est appelé à jouer Louis VII sur l’Aquitaine ducale l’entraîne en 1141 dans une expédition malheureuse contre le comte de Toulouse.
Les enjeux de la politique féodale viennent interférer avec l’action de la jeune reine quand celle-ci favorise le mariage de sa sœur, Pétronille, avec le sénéchal de France Raoul de Vermandois. Elle avait obtenu la dissolution du premier mariage de ce seigneur puissant avec la nièce du non moins puissant Thibaud de Blois, comte de Champagne, sous prétexte de consanguinité. Le pape sanctionne la dissolution et excommunie les nouveaux époux et les évêques qui s’étaient prêtés à la machination ; c’est l’une des raisons qui dressent Innocent II contre le roi de France celui-ci défiant l’autorité pontificale en tentant d’imposer son propre candidat au trône épiscopal de Bourges.
Au cours de la guerre qui s’ensuit, les troupes royales sous l’ordre de Raoul de Vermandois massacrent la population de Vitry-en-Perthois en incendiant l’église dans laquelle les habitants s’étaient réfugiés.
Aliénor fut tenue pour responsable de ces drames et la confiance du jeune roi en son épouse chancelle sous l’évidence du châtiment qu’il encourt en poursuivant la défense de ses intérêts.
Bernard de Clairvaux, le réformateur de l’ordre de Citeaux est l’artisan de la conversion du roi à un christianisme militant et austère entièrement soumis à la papauté.
L’abbé Suger, dont les sages conseils ont été négligés au
profit de ceux qui constituaient l’entourage de la Reine, continue cependant son œuvre au profit de la royauté en assurant le rayonnement du panthéon royal de Saint-Denis au cours d’une [ cérémonie de dédicace du chœur le 11 juin 1144 ] qui réunit la fleur de la chrétienté. C’est pour Aliénor l’occasion de s’entretenir en privé avec Bernard de Clairvaux qui l’engage à plus de réserve dans la vie politique ; en échange, il l’assure de ses prières en faveur d’une intervention divine susceptible de permettre à la reine de donner un héritier mâle à Louis VII.
Quelques mois plus tard, c’est d’une fille, prénommée Marie, qu’accouche la reine.
En 1145, pour la Noël, le roi annonce à Bourges son intention de se croiser . Le pape Eugène III, un ancien moine cistercien, approuve le projet qui est promu avec vigueur par Bernard de Clairvaux à Vézelay en 1146 à Pâques.
Lorsque la croisade s’ébranle, le 12 mai 1147, c’est un cortège mixte qui quitte Saint-Denis : contrairement à ce que l’on peut attendre d’une expédition militaire aussi risquée que chaste, la deuxième croisade fait la part belle à la reine et à sa suite féminine
De Paris à Antioche, par Metz, Ratisbonne, Belgrade, et Andrinople, l’armée des croisées gagne Constantinople où l’empereur Manuel Comnène accueille fastueusement le couple royal qui est logé au Philopation, à proximité du palais des Blachernes.
Le séjour de trois semaines à Constantinople est suffisant pour faire comprendre au roi et à ses conseillers que l’attitude de l’empereur n’est pas exempte de duplicité.
Il s’avère assez vite en effet que les Byzantins conduisent les croisés dans des pièges et les mettent à la merci des musulmans ; une imprudence de Geoffroy de Rancon, seigneur de Taillebourg, entraîne ainsi la mort de nombreux chevaliers.
En mars 1148, l’armée de Louis VII est à Antioche dont le comte, Raymond de Poitiers, est l’oncle d’Aliénor. Celui-ci tente de détourner les croisés de Jérusalem au profit d’une expédition sur Alep en s’appuyant sur sa nièce : la nature des longs entretiens de Raymond et d’Aliénor font naître les soupçons du roi et des membres de son entourage [ la famille d’Aliénor ]. L’archevêque de Tyr n’hésite pas dans la chronique qu’il fait de cet épisode à insinuer qu’une relation charnelle accompagne les tractations politiques qui conduisent Aliénor à menacer son époux : elle le laissera continuer seul son expédition s’il ne se rend pas aux vues du comte d’Antioche. L’affaire s’envenime et prend un tour décisif lorsqu’Aliénor prétend vouloir l’annulation de son mariage pour cause de consanguinité. Des tractations finissent par permettre aux croisés d’atteindre Jérusalem, mais en dépit des efforts de Beaudoin III et de Louis VII, la tentative de reprendre Damas échoue et les troupes largement amoindries prennent le chemin du retour .
Louis VII et Aliénor font alors route à part et la reine, capturée par des pirates musulmans puis libérée par des chevaliers Normands aux ordres de Roger II, finit par faire escale à Palerme où l’attend le roi dans un pitoyable état de santé qu’aggrave l’annonce de la mort du comte d’Antioche.
Passant par le Mont Cassin, la suite royale parvient à Tusculum où le pape Eugène III
les accueille.
Ce dernier accorde une dispense pour évacuer l’argument de consanguinité et met tout en œuvre pour réconcilier les époux qui conçoivent, vraisemblablement dans la résidence papale, une seconde fille prénommée Aélis. Peut-être en eut il été autrement si l’enfant eut été un garçon, mais moins d’un an après la naissance d’Aélis, après une tournée de plusieurs mois en Aquitaine, le mariage d’Aliénor et de Louis VII apparaît définitivement compromis. Pour la Noël 1151, ils tiennent leur cour à Limoges, à la Chandeleur 1152 à Saint Jean d’Angély.
Le 21 mars 1152, la dissolution du mariage
est actée par un concile réuni à Beaugency. Aliénor regagne alors Poitiers en échappant aux embuscades tendues par Thibaud V de Blois puis par Geoffroy Plantagenêt, fils du comte d’Anjou Geoffroy le Bel, désireux de mettre la main sur ce riche parti.
Le 18 mai 1152, moins de trois mois après son divorce, elle épouse à Poitiers Henri, frère de Geoffroy, mieux pourvu en terres que son frère cadet mais âgé d’à peine 19 ans. Aliénor ne tarde pas à être enceinte et, tandis que son mari négocie sa succession au trône d’Angleterre face à son rival Etienne de Blois, elle met au monde son premier fils Guillaume, le 17 août 1153. Au printemps 1155, le couple séjourne en Normandie auprès de la reine Mathilde.
La mort d’Etienne de Blois (25 octobre 1154) ayant réglé définitivement la question de la succession, Henri et Aliénor embarquent à Barfleur après avoir rongé leur frein plusieurs semaines devant une mer déchaînée. Ils sont couronnés à Westminster le 19 décembre 1154. Le 1er mars 1155, naît un second fils prénommé Henri comme son père.
Les premières années du couple royal
sont marquées par des déplacements incessants à peine freinés pour la reine par la naissance d’autres enfants. En 1156, au cours d’une grande tournée décrite par Geoffroy du Vigeois et par Richard le Poitevin, elle se rend en Normandie et en Anjou ; la même année, qui voit la mort prématurée de Guillaume, elle met au monde une petite Mathilde.
Entre 1156 et 1167, les périples d’Aliénor la conduisent de l’Aquitaine à l’Angleterre.
De Saumur, Aliénor gagne la région bordelaise en compagnie d’Henri.
Le 13 décembre 1156, elle confirme avec lui les privilèges de l’abbaye de La Sauve-Majeure, des privilèges qu’elle renouvelle seule le 21 décembre de la même année. Elle gagne ensuite Bordeaux où elle célèbre les fêtes de Noël. Deux ans plus tard, en 1158, Aliénor est présente au siège de Thouars ; puis, en janvier 1159 à Blaye, elle assiste à l’alliance d’Henri II et de Raimond Béranger de Barcelone contre le comte de Toulouse avant de regagner Londres après avoir passé l’hiver en Normandie.
Le 8 septembre 1157, Richard naît à Oxford ; un an plus tard, le 23 septembre, elle donne naissance à Geoffroy. En 1161 vient au monde à Domfort une princesse que l’on baptise du nom de sa mère ; quatre ans plus tard à Angers, naît Jeanne et le 27 décembre 1166, Jean, le dernier de ses enfants : elle a alors 42 ou 44 ans et le roi n’hésite pas à afficher sa liaison avec la jeune Rosamonde Clifford.
Il semble que durant toute ces années au cours desquelles elle assume pleinement son rôle de pourvoyeuse d’héritiers potentiels, Aliénor se comporte en épouse soumise n’intervenant que dans la mesure où la politique ambitieuse de son époux lui en laisse l’opportunité. La révolte des seigneurs aquitains dans les années 1168-1169 conduit le roi à lui confier, ainsi qu’à ses fils, un rôle plus important dans la reprise en main du duché.
Dans les années 1169-1173, elle joue un rôle plus actif auprès du jeune duc Richard, parangon des chevaliers courtois formé à l’école du fameux Guillaume le Maréchal. Auprès de Richard, à Niort, elle tient à Pâques en 1170 une cour plénière et lève les confiscations opérées par Henri II.
De 1169 à 1173, Aliénor manifeste sa générosité en faveur de plusieurs établissements poitevins (Saint-Hilaire de Poitiers, Maillezais, Fontevraud). La reine accompagne son fils devant ses vassaux à Niort, à Poitiers et à Limoges en 1170, et suit sans doute sa fille Aliénor, partie épouser à Burgos Alphonse VIII de Castille. Le 30 juin 1172, Aliénor accueille à Limoges les rois d’Aragon et de Navarre, Alphonse II et Sanche VI. Cette période est sans doute celle où Aliénor réside le plus longuement à Poitiers au cœur d’une cour brillante et lettrée [ l'amour courtois ] au sein de laquelle on situe la naissance du traité De l’amour d’André le Chatelain qui devait tant contribuer à la réputation sulfureuse de la reine.
Le 29 décembre 1170, l’assassinat de Thomas Becket, ancien conseiller et favori d’Henri, devenu depuis plusieurs années l’un de ses opposants les plus résolus, met le roi en état de faiblesse ; celui-ci qui avait dû faire publiquement pénitence consent au couronnement de son fils Henri et de Marguerite de France, fille de Louis VII, couronnement célébré à Westminster le 27 septembre 1172. Les relations ne tardent pas à s’aigrir entre Henri II et Henri-le-Jeune, le conflit éclate ouvertement lorsque le père décide de modifier son testament initial pour soustraire à la part d’Henri les châtellenies de Loudun, Chinon et Mirebeau qu’il entend donner à Jean le Puiné. Henri se place alors, lui et ses deux frères Geoffroy et Richard, sous la protection de Louis VII. Il semble qu’Aliénor ait manœuvré ici en sous œuvre. Accompagnant la rébellion des fils, une révolte des principaux seigneurs du Poitou entraîne celle des vassaux du roi anglais dans une grande partie de ses fiefs continentaux mais aussi insulaires.
C’est au cours de ces épisodes troubles que, fuyant la Touraine, la reine déguisée en homme est capturée. Incarcérée à Chinon, elle est emmenée en Angleterre et reléguée dans les résidences royales de la campagne anglaise sous l’étroite surveillance de Ranulf de Glanville, justicier d’Angleterre, et de Ralf Fitz Stephen.
Le roi, persuadé que la reine est à l’origine de la rébellion est d’autant plus attentif à interdire toute action à Aliénor qu’il est désireux d’obtenir l’annulation de son mariage.
La résistance du cardinal Ugucione, nonce apostolique délégué par le Saint Siège, et surtout la mort subite
de Rosamonde Clifford, la maîtresse du roi garantissent à Aliénor le maintien de son titre de reine d’Angleterre.
De là, la reine est accusée de l’assassinat de sa rivale, un pas franchi par les artisans de la « légende noire » sans que rien ne puisse jamais être prouvé.
La disgrâce d’Aliénor
est accrue par le ralliement de ses fils, incapables de résister longtemps à Henri ; la sédition des barons aquitains est définitivement matée en 1183 par Richard Cœur de Lion qui y gagne son surnom. Les succès de Richard éveillent la méfiance de son frère aîné Henri le jeune et des querelles agitent vivement le clan Plantagenêt, mais la mort brutale d’Henri le Jeune en juin 1183 à Martel éteint le conflit.
Le 29 septembre 1183, Henri redistribue les rôles entre ses fils : Richard devenant l’héritier de la couronne devra laisser l’Aquitaine à Jean. Richard refuse et une nouvelle guerre éclate entre lui et Jean allié à son autre frère Geoffroy.
La situation devient menaçante pour le roi d’Angleterre qui craint que le roi de France Philippe Auguste ne saisisse la première occasion pour entrer lui aussi dans le conflit. Henri libère alors Aliénor dans l’espoir qu’elle puisse apaiser les querelles entre ses fils.
C’est ainsi que la reine libérée peut assister sa fille Mathilde, épouse du duc de Saxe, qui met au monde un fils à Winchester. Avant Noël 1184, à Westminster, la paix est jurée entre Richard, Geoffroy et Jean. Pourtant, dès le retour de Richard en Aquitaine, les hostilités reprennent.
Peu après Pâques, en 1185, Henri appelle Aliénor en Normandie et la rétablit à la tête du Poitou, imposant à Richard de se soumettre à sa mère. Richard s’exécute et entreprend la pacification de l’Aquitaine au nom de sa mère qui est reconduite en semi-captivité à Winchester. Geoffroy reprend alors le flambeau de la révolte et se rapproche de Philippe Auguste qui le fait sénéchal de France.
C’est sans doute au cours d’un tournoi qu’il trouve la mort à Paris en août 1186 quelques mois avant que sa femme, Constance, ne donne naissance à son fils posthume, Arthur. Richard, mis au courant de la volonté de son père de redistribuer l’héritage en faveur de Jean prend la suite de Geoffroy à la cour de France puis finit par faire hommage à son père. C’est alors que la nouvelle de la défaite de Hattin, le 4 juillet 1187, provoque un nouvel élan de croisade unanime, mais ce n’est qu’un feu de paille et les querelles entre Richard et son père se ravivent, attisées par le roi de France.
Le vieux roi finit par se soumettre.
Le 6 juillet 1189, le roi d’Angleterre meurt abandonné de tous dans l’église de Chinon. Aliénor libérée assure une sépulture royale à son défunt époux sous les voûtes de l’abbaye de Fontevraud. Les partisans d’Henri sont presque tous choyés et rattachés par des bienfaits multiples au nouveau roi Richard. Le 3 septembre 1189, le couronnement est célébré avec un faste sans précédent et donne lieu pendant trois jours au déroulement d’un banquet royal dont sont exclus les femmes et les juifs.
Le départ pour la troisième croisade (1191-1192) envisagé dès 1187 est encore retardé par la méfiance mutuelle qu’entretiennent les deux rois, Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion, un « pacte de non agression » durant la durée de la croisade est en définitive conclu le 13 janvier 1190. Richard s’assure de la tranquillité des seigneurs aquitains en tenant sa cour de la Chandeleur en 1190 à La Réole, une brève campagne l’avait amené à mater quelques seigneurs gascons qui s’étaient indûment fortifiés. Au milieu du mois de mars de la même année, il convoque un conseil de famille en Normandie ; Jean et Geoffroy, leur demi frère, s’y retrouvent auprès d’Aliénor. A Chinon, Richard prend congé de sa mère pour se rendre à Vézelay d’où il part en croisade le 2 juillet.
Aliénor, dont la place auprès du conseil de régence et la position financière ont été assurées par Richard, se charge après le départ de son fils de se rendre à Bordeaux où elle négocie pour Richard la main de Bérengère de Navarre, fille du roi Sanche VI.
Sitôt
du comte de Flandres Philippe d’Alsace, puis avec Henri VI Hohenstauffen qui se rend à Rome pour ceindre la couronne impériale après la mort brutale de son père Frédéric Barberousse dans les eaux de l’Oronte.
Le 30 mars 1191 à Messine, elle remet à Richard sa fiancée
et sa tenue de marié : une tunique de samit rose brodée de croissants d’argent, un chapel écarlate avec des plumes d’oiseau retenues par une agrafe d’or, un baudrier de soie auquel pend le fourreau d’or et d’argent de son épée, une
selle dorée au troussequin orné de deux lions affrontés
Bérengère embarque le jour même et suit Richard qu’elle épouse le 11 mai 1191 dans la cathédrale de Limassol dont venaient de s’emparer les croisés.
Aliénor quitte Messine le 2 avril 1191, gagne Salerne en compagnie de l’archevêque de Rouen Gautier de Coutances, puis Rome où elle veut obtenir le sacre de Geoffroy, fils
bâtard d’Henri II comme archevêque d’York ; Célestin III
tout récemment élu accède à sa demande. Pour Noël, Aliénor est à Bonneville-sur-Touques où elle apprend que le roi de France est revenu dans ses états et menace les possessions anglaises en dépit des accords passés avec Richard. Elle fait fortifier plusieurs châteaux avant de franchir la Manche pour s’opposer aux velléités manifestées par Jean qui veut faire main basse sur le royaume de son frère. Le 11 février 1192, Aliénor est à Portsmouth et entreprend de fortifier les côtes anglaises. Richard informé de la situation est en mesure de rentrer. En effet, sans avoir été triomphaux, les combats qui opposent l’armée des croisés, réduite à sa composante « Plantagenêt », après le retrait dès la fin de l’année 1191,
ne sont pas totalement négatifs pour les chrétiens, et le roi d’Angleterre peut négocier une trêve avec Saladin qui assure le maintien de chevaliers chrétiens en Terre Sainte.
Sur le chemin du retour, Richard tombe dans les mains du duc d’Autriche Léopold V à qui l’oppose un différend déjà ancien ; il est livré à l’empereur germanique Henri VI. Ce denier était de fait l’ennemi juré des Plantagenêt alliés de son principal opposant dans le monde germanique Henri le Lion, duc de Saxe et époux de Mathilde, fille d’Aliénor. Le procédé scélérat motive la rédaction de lettres indignées d’Aliénor au pape Célestin III, mais il faut payer l’énorme rançon contre la liberté de Richard, une somme de cent mille marcs d’argent équivalant à deux années de recettes pour le royaume d’Angleterre. En dépit des difficultés suscitées par le ralliement de Jean au roi de France et par ses manœuvres pour détacher les barons de la fidélité due à Richard, cette somme énorme est réunie en quelques mois par la reine. En décembre 1194, accompagnée d’une escorte impressionnante, elle franchit à nouveau la Manche pour échanger contre ces trente quatre tonnes d’argent la liberté de son fils. Mais ce n’est qu’au terme d’une année de captivité que Richard, accompagné de sa mère, peut regagner l’Angleterre ; en Avril 1194, à Westminster, la restauration du pouvoir de Richard est consacrée par une grande cérémonie après que la reine ait assuré Jean du pardon de son frère.
La reine se retire alors à Fontevraud d’où elle assiste au triomphe de Richard qui, après avoir battu Philippe Auguste à Fréteval et placé son neveu Otton de Brunswick sur le trône du Saint Empire Romain Germanique laissé vacant par la mort d’Henri VI, a assuré la paix dans les possessions continentales des Plantagenêt. Mais au début du mois d’avril 1199, alors qu’il assiège Châlus, Richard est blessé à l’épaule par un carreau d’arbalète, une blessure qui ne guérit pas et lui coûte la vie. Le 6 avril 1199, Richard meurt. Il est enseveli à Fontevraud auprès de son père tandis que son cœur est envoyé à la cathédrale de Rouen. Le mariage avec Bérengère de Navarre avait été stérile ; la succession de Richard oppose Jean Sans Terre, son frère, à son neveu, Arthur de Bretagne, fils de Geoffroy. Aliénor soutient fermement le parti de Jean qui est couronné à Westminster. Pour assurer le pouvoir du dernier de ses fils, elle entreprend une longue chevauchée en Aquitaine où elle octroie ou confirme des chartes de privilèges à un grand nombre de villes. En contrepartie de la reconnaissance de leurs coutumes, ces dernières garantissent au roi anglais un soutien financier et militaire de première importance. Le 29 avril 1199, Aliénor est à Loudun, le 4 mai à Poitiers, le 5 à Montreuil-Bonin. Son parcours la mène ensuite à Niort, puis à Andilly, à La Rochelle, à Saint-Jean d’Angély, et à Saintes. Le premier juillet, Aliénor est à Bordeaux ; le 4 juillet, elle atteint la « fin des terres » à Soulac. Huit jours plus tard, le 11 juillet 1199, elle neutralise l’opposition de Philippe Auguste au pouvoir Plantagenêt en lui faisant hommage pour ses terres aquitaines 
Menant au-delà de simples manœuvres tactiques son projet de pacification, elle imagine ressouder le lien entre les dynasties rivales par le mariage de Blanche, fille du roi de Castille Alphonse VIII et de sa propre fille Aliénor.
A près de quatre-vingt ans, Aliénor négocie l’affaire qui s’accompagne d’un renoncement de la part de Philippe Auguste au soutien qu’il porte à Arthur de Bretagne, prétendant à la succession de Richard Cœur de Lion. Passant par Poitiers et Bordeaux, Aliénor franchit les Pyrénées pour aller chercher Blanche qu’elle accompagne à Bordeaux où elle la remet aux mains des émissaires du roi de France, puis regagne Fontevraud.
Elle est à nouveau tirée de sa retraite par le rocambolesque enlèvement d’Isabelle d’Angoulème perpétré par Jean Sans Terre à la fin de l’été 1200. Isabelle, fille du comte d’Angoulême et âgée de 14 ans, est fiancée à Hugues de Lusignan, comte de la Marche ; le mariage devait sceller l’alliance des maisons d’Angoulême et de la Marche, unifiant un domaine féodal puissant au cœur des possessions Plantagenêt.
C’est peut-être là une des raisons qui poussent Jean Sans Terre, dont l’union avec Havise de Gloucester est restée stérile, à enlever, au mépris de toute convenance et de tout respect du droit féodal, la fiancée de son vassal qu’il s’empresse d’épouser en la cathédrale de Poitiers, avant de la faire couronner le 8 octobre 1200 à Westminster. Aliénor, consciente des risques, marque néanmoins son assentiment en garantissant un douaire à Isabelle en faveur de qui elle consent un transfert de suzeraineté sur les villes de Niort et de Saintes. Parallèlement, elle tente de s’assurer pour le moins de la neutralité du nouveau duc de Bretagne, Guy de Thouars, devenu beau père et protecteur du jeune Arthur par son mariage avec la duchesse Constance, veuve de Geoffroy.
Au terme de deux années au cours desquelles les tentatives d’apaisement de la colère des seigneurs poitevins alternent avec les vexations provoquées par l’arrogance du souverain anglais, Philippe Auguste croit venu le moment de profiter de la situation en convoquant Jean Sans Terre devant la cour de France le 28 avril 1202. La commise, ou confiscation, de tous les biens continentaux du Plantagenêt est prononcée. Poussant l’avantage, il s’empare de la Normandie et envoie en Poitou une armée placée sous le commandement d’Arthur de Bretagne rallié aux Capétiens. Aliénor décide alors de quitter Fontevraud pour trouver refuge à Poitiers. Son voyage est interrompu par une offensive d’Arthur et d’Hugues de Lusignan qui la contraignent à se replier à l’abri des murs de Mirebeau. Le siège est levé par une intervention des troupes de Jean Sans Terre qui fait prisonnier Arthur. De Mirebeau, elle gagne Chinon puis Fontevraud.
C’est à Fontevraud qu’Aliénor passe les deux dernières années de sa vie (1202-1204) durant lesquelles elle assiste, sans pouvoir y remédier, au déclin du pouvoir de son dernier fils. Jean Sans Terre, qui après avoir fait égorger son neveu Arthur dans sa prison de Rouen a perdu l’appui des vassaux que lui avait assurée la diplomatie de sa mère, se montre incapable de maintenir son pouvoir sur la Normandie. Quelques semaines avant sa mort, le 6 mars 1204, elle doit apprendre que le roi de France s’est emparé de Château Gaillard.
Le 31 mars, Aliénor expire ; le lieu de son décès est aussi mystérieux que celui de sa naissance : Poitiers ou Fontevraud ?
C’est en tout cas dans l’église de cette abbaye qu’elle est inhumée en habit de moniale fontevriste, dans une tombe qui ne sera que quelques années plus tard surmontée du gisant, peut être commandé de son vivant, qui l’immortalise sous les traits de la reine pieuse et altière que nous donne à connaître, au-delà des regards malveillants de quelques chroniqueurs, une histoire richement documentée.
http://www.alienor-aquitaine.org/bio/01_heritiere.htm